26.1.09

Analyse 3 (2009)


Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 25 janvier 2009


cpjmo@yahoo.fr


Israël fortement soupçonné de crimes de guerre à Gaza


«Aujourd’hui l’absence de tout débat sur la perpétration des crimes s’apparente à de la complicité» (Directeur exécutif de la FIDH)


Un Etat moderne s’organise toujours autour de ses bâtiments administratifs, de ses écoles, de ses hôpitaux, de ses aéroports, de ses ports maritimes et de ses infrastructures routières. Farouchement opposée à la constitution d’un Etat palestinien souverain, l’armée israélienne détruit périodiquement et systématiquement toutes les infrastructures, les bâtiments, les écoles et les hôpitaux en Palestine. Ce n’est pas tout.


Dans un entretien accordé au journal Le Monde, SALAH ABDEL- JAWAD, professeur à l’Université de BIR ZEIT, parlant des objectifs de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, décrit clairement la politique de la terre brûlée de l’Etat d’Israël envers la Palestine: «Pourquoi bombarder les ministères, l’Université islamique et l’Ecole américaine de Gaza? Tout comme le saccage des bâtiments publics opéré en 2002, lors de l’invasion de la Cisjordanie. Ces actions participent d’un plan concerté. Il vise à détruire non seulement l’entité politique palestinienne mais aussi et surtout la société(1).


Voici comment agit l’armée israélienne: «Quand nous soupçonnons qu’un combattant palestinien se cache dans une maison, nous tirons un missile, puis deux obus de tank et enfin un bulldozer abat les murs», explique un officier cité par Ha’aretz(2). Conséquences: «Toute les rues sont couvertes de gravas. La bande de Gaza est aujourd’hui méconnaissable», constate Eyad Sarraj, psychiatre palestinien, joint par téléphone à Gaza(3). Dire que chaque famille participe, d’une manière ou d’une autre, à la lutte pour l’indépendance palestinienne et on aura une idée de l’étendue des dégâts à Gaza.


Seules quelques bribes d’informations arrivent à contourner la censure militaire israélienne. Les rares images qui nous sont parvenues sont insupportables: civils palestiniens, femmes, hommes et enfants, déchiquetés, amputés gisant à même le sol, dans les décombres de leur maison ou dans la rue. Ces images démontrent que détruire la société palestinienne n’est pas l’unique objectif des incursions et des guerres permanentes que l’armée israélienne livre aux Palestiniens. L’enclavement de la bande de Gaza a offert aux industries militaires américaines la possibilité de tester de nouveaux types d’armes. Selon des médecins norvégiens, seuls occidentaux présents à Gaza : «Les militaires américains expérimentent de nouveaux types d’armes, connues sous l’acronyme DIME, pour Defense Inert Metal Explosive»(4).


L’expérimentation devait se faire sans témoins étrangers. Pour Antoine Bernard, directeur exécutif de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), «la question des preuves est la raison pour laquelle les Israéliens ont fermé l’accès à Gaza»(5). Gaza transformé en laboratoire et les Gazaouis en rats de labo!


La question des «crimes de guerre» commis par l’armée israélienne est posée. Pour Ban Ki-MOON, secrétaire général de l’ONU: les responsables des bombardements contre des bâtiments de l’ONU devraient être identifiés et «rendre des comptes devant des instances judiciaires»(6). De son côté, la FIDH a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de saisir le procureur Luis Moreno-Ocampo des «crimes» commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le début de l’opération militaire. «Aujourd’hui l’absence de tout débat sur la perpétration des crimes s’apparente à de la complicité» affirme Antoine Bernard, directeur exécutif de la FIDH(7).


Le Monde du 25-26/01/09 révèle qu’«Israël prépare sa défense contre des accusations de crimes de guerre». Ce qui prouve que l’Etat d’Israël a commis consciemment son forfait et qu’il se prépare à en assumer les conséquences.


Malgré tant d’évidence, certains intellectuels, comme Frédéric Encel, directeur de recherche à l’Institut français de géopolitique et à Sciences Po, arrivent pourtant à défendre Israël. D’après F. Encel, «Le mouvement islamiste radical, rebelle à l’Autorité palestinienne depuis son putsch de juin 2007 à Gaza, est hors la loi internationale»(8).


Monsieur le chercheur ignore-t-il qu’Israël, depuis sa création il y a 60 ans, n’a jamais appliqué aucune des résolutions de l’ONU et les guerres à répétition qu’il impose au Moyen-Orient découlent de ce refus de se plier à la loi internationale? Toujours selon F. Encel, le Hamas est «hors la loi internationale» parce qu’il refuse d’«abandonner l’usage de la violence et reconnaître Israël», état colonialiste et violent. Toujours est-il que ce monsieur ignore qu’ «il n’y a pas de roquettes en Cisjordanie, pas de résistance, et pourtant l’occupation est toujours en place. Après quatre ans et deux jours au pouvoir, Abbas n’a pas obtenu la levée d’un seul check-point et le démantèlement d’une seule colonie. Si le Hamas est responsable à Gaza, qui est responsable en Cisjordanie ?» (Qadoura Farès, ancien député du Fatah)(9).


Monsieur le directeur ignore-t-il que la défense de la souveraineté territoriale et politique est un droit reconnu par toutes les chartes et lois internationales? Pour certains intellectuels comme F. Encel, serviteur du colonialisme, ce droit ne s’applique pas à Israël, qualifié par lui d’«authentique démocratie en guerre». Autrement dit, pour F. Encel, les Palestiniens doivent renoncer à se battre, plier l’échine, accepter les check-points, vivre le développement de la colonisation de la Cisjordanie, et tant d’autres humiliations et violences de l’Etat d’Israël, et reconnaître la légitimité du colonialisme israélien sur la terre palestinienne. Plus serviteur du colonialisme que moi, tu meurs!


Faut-il rappeler à monsieur le chercheur en géopolitique qu’il n’est un secret pour personne que les dirigeants israéliens, en insistant sur le caractère juif de l’Etat d’Israël, ont mis en place un Etat d’apartheid où vivent les citoyens de premières zone (Juifs), ayant tous les droits et, ceux de deuxième zone (Arabes israéliens, 20% de la population) qui ont beaucoup moins de droits. Force est de constater que vous n’avez pas la même conception des régimes démocratiques que le commun des mortels. Ce n’est pas étonnant.


Sources :

(1) Le Monde du 06/01/09

(2) LM du 08/01/09

(3) LM du 08/01/09

(4) LM du 13/01/09

(5) LM du 25-26/01/09

(6) LM du25-26/01/09

(7) LM du 16/01/09

(8) LM du 22/01/09

(9) LM du 18-19/01/09

6.1.09

Analyse 2 (2009)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 06 janvier 2009


cpjmo@yahoo.fr


Silence, on assassine à Gaza!


Depuis samedi 27 décembre, la bande de Gaza subit bombardements et incursions militaires. La censure militaire israélienne interdit aux journalistes de pénétrer dans la bande de Gaz. Les «informations» sur le déroulement de la campagne militaire israélienne sont fournies par les autorités israéliennes. Il n’est pas difficile d’imaginer la nature des «informations» communiquées au reste du monde.


Une chose est sûr: l’armée israélienne tire sur tout ce qui bouge à Gaza. Encerclé et bombardé sans discontinuer par l’aviation, par l’artillerie et par des vedettes de la marine, le nombre de morts ne cesse d’augmenter à Gaza. Sur plus de 500 morts, un quart sont des civils, des enfants en bas âge, des jeunes, des femmes et des vieillards. Des familles entières ont été décimées sous les bombes. Selon la Croix-Rouge, des blessés meurent en attendant des ambulances qui ne peuvent les approcher à cause des combats.


Quelles sont les pertes de l’armée israélienne? Silence. Censure militaire oblige. Par contre, les télévisions occidentales aux ordres diffusent en boucle des images de propagande, tournées sur la «vaillante» armée israélienne, à la recherche de sa «force de dissuasion», perdue au Liban en 2006. Militaires, hommes et femmes, sont montrés en treillis militaire ou en train de se teindre le visage avec de la peinture de camouflage.


Tous les gouvernements occidentaux, européens, américain et leurs laquais arabes, sont complices du carnage organisé à Gaza, perpétré par une armée surpuissante, soutenue par l’industrie militaire occidentale; crime commis sur un territoire de la taille de l’Alsace, densément peuplé, pour obliger un peuple à renoncer à ses droits les plus légitimes et les plus élémentaires: disposer d’un Etat souverain, digne de ce nom.


Faut-il attribuer ce crime aux seuls sionistes israéliens? La réponse est sûrement négative. C’est aussi la finance mondiale, ceux-là même qui ont conduit l’économie mondiale au bord du gouffre; ces gens «civilisés» aux commandes des bourses des Etats richissimes; ceux qui se qualifient de «pragmatiques», à la tête des armées puissantes qui vassalisent ou qui colonisent des pays souverains du Moyen-Orient et d’Asie centrale; ces héritiers des princes de la finance, des «Ben Bush» et des «Al-Fayçal», aux Etats-Unis, en Europe et dans les pays arabes du golfe Persique; ils sont les complices des criminels de guerre israéliens.


Cette vaste offensive militaire se déroule selon un plan bien établi, en concertation avec les chancelleries occidentales. Pris dans un piège sans issue de secours et humilié à Beyrouth en août 1982, Yasser Arafat a dû reconnaître, sans contrepartie, l’existence de l’Etat d’Israël. Mahmoud Abbas, son successeur, est allé encore plus loin: dilution de la cause palestinienne dans un nuage de promesses sans fondement, sur fond de développement des colonies, le renoncement définitif de la construction de l’Etat palestinien souverain sur un territoire où vivent les Palestiniens, parqués comme des rats, dans des bantoustans.


Yasser Arafat n’a jamais accepté l’Etat- bantoustan palestinien, promis par l’Occident. Ses dignes héritiers se battent actuellement à Gaza, armes à la main. Encerclés et sous une forte pression militaire, presque intenable, la résistance palestinienne finira-t-elle par se dissoudre en reconnaissant l’Etat d’Israël? Nous ne le pensons pas.


En 1967 et en 6 jours, l’armée israélienne a vaincu trois armées arabes. Aujourd’hui, elle peine à venir à bout d’une milice armée, sur un territoire de 360 km2. Car, la résistance palestinienne mène une guerre populaire, une guerre de guérilla. Comme au Liban, l’enlisement menace l’armée israélienne.


Nicolas Sarkozy s’est rendu au Moyen-Orient pour manifester son soutien à Mahmoud Abbas, président- paillasson de l’Autorité palestinienne, d’une part et pour convaincre la résistance palestinienne de déposer les armes, d’autre part.


Pour la résistance, les choses sont claires: «Nous sommes prêts à tous les cas de figure et nous combattrons jusqu’au dernier souffle», a déclaré à l’AFP le chef du groupe parlementaire du Hamas, Moushir Al-Masri (Le Monde du 02/01/09). Certains journalistes y voient des fanfaronnades. «Résister, c’est exister!»

2.1.09

Analyse 1 (2009)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 04 janvier 2009


cpjmo@yahoo.fr


Israël peut-il réoccuper la bande de Gaza?


Dans l’«Analyse 10» du 13 avril 2008, nous avons écrit : «Depuis l’été 2006, les Américano-israéliens ne sont victorieux dans aucun conflit. Après son échec au Liban, l’armée israélienne n’a pas atteint son objectif d’éradiquer le Hamas en Palestine. Les «négociations de paix» sont factices. Les Américano-israéliens ne sont plus en position de force».


En effet, depuis que l’aviation joue un rôle important dans la guerre classique, l’Occident et son fidèle allié israélien, mettent tout en œuvre pour dominer l’espace aérien de l’adversaire: destruction de l’aviation, destruction des casernes, des centres de commandements et des infrastructures militaires. Ensuite, par des raids successifs, mise hors d’usage des organes vitaux du pays: ponts, centrales éclectiques, routes, usines, etc. Une fois que le ciel de l’adversaire est sous contrôle, le ballet des hélicoptères, puis l’intervention terrestre, finissent le travail de conquête.


Cette tactique fut largement utilisée en 1967 lors de la guerre des six jours contre l’armée égyptienne, puis contre la Serbie et l’Irak en 2003. Ce dernier pays, exsangue après dix années de blocus et de raids aériens incessants américano-britanniques, disposaient de missiles de courte portée. Ils furent neutralisés par les «inspecteurs des Nations unies», avant l’intervention américaine.


La leçon de ces guerres fut tirée par les stratèges de pays comme l’Iran qui prônent la neutralisation de la tactique militaire occidentale, par le développement de leur arsenal balistique (sol- sol, sol- mer, sol-air) et la préparation de la guérilla.


Lors de l’agression du Liban par l’armée israélienne en 2006, cette tactique a été testée dans ce pays. L’avance de l’armée israélienne y a été stoppée nette, sans avoir pu atteindre le fleuve Litani, pourtant situé à une trentaine de kilomètre seulement de la frontière israélienne. De plus, l’armée israélienne fut entraînée dans une guerre de guérilla, où elle a perdu une cinquantaine de tanks et subit les assauts incessants des guérilleros bien entraînés et déterminés. Habituée à mener des guerres- éclair et à conquérir des positions stratégiques, l’armée israélienne fut constamment harcelée, incapable de garder les positions conquises. La guerre, après 34 jours, a pris fin par une «non victoire», selon certains experts militaires, et par un échec de l’armée israélienne, selon d’autres.


Pour la première fois, la guerre a été portée en territoire israélien. En effet, les missiles de la résistance libanaise atteignirent le nord d’Israël. En comparaison avec les 160 000 obus d’artillerie tirés contre le sud du Liban (contre moins de 100 000 lors de la guerre du Kippour en 1973) les 3790 missiles libanais ne représentent que 2,4% des projectiles israéliens. Le directeur du fisc israélien, Jacky Matza, a estimé à 8000 le nombre de bâtiments ayant subi des dommages en Israël.


La guerre du Liban de l’été 2006, ouvrit l’ère d’une nouvelle forme de guerre anticolonialiste au Moyen-Orient, celle d’une guerre de guérilla, en complément d’une opération balistique.


Face à la machine de guerre occidentale, en particulier américaine, consistant à stationner porte avions et navires de guerre dans le golfe Persique, l’Iran, encerclé par une centaine de bases militaires, a intégré cette nouvelle forme de guerre. «L’Iran pourrait très bien prendre le contrôle du golfe Persique en fermant le détroit d’Ormuz, et détruire en quelques minutes (grâce à ses batteries de missiles) les installations pétrolières saoudiennes. Il priverait donc très facilement le marché mondial de 17 milliards de barils. Il ne le fera pas, mais cette menace constitue une force de dissuasion qui empêche les Etats-Unis d’envahir ou d’attaquer le pays»(1).


Les Palestiniens de la bande de Gaza ont également adopté cette forme de résistance. Le Hamas a une base populaire, et une milice motivée, bien entraînée à la guérilla, disposant de roquettes rudimentaires. L’encerclement hermétique de la bande de Gaza est le talon d’Achille de la résistance palestinienne. Il permet à Tsahal d’espérer sortir victorieux d’une éventuelle incursion par la voie terrestre. Mais, la raclée administrée par le Hezbollah libanais à l’été 2006, fait hésiter stratèges israéliens et occidentaux, quant à la pertinence de l’affrontement direct entre Tsahal et la résistance palestinienne.


En attendant, grâce à la complicité de l’occident et de ses valets arabes, dont le gouvernement égyptien, la bade de Gaza étouffe littéralement. «Dimanche [28 décembre 2008], l’aviation israélienne a bombardé une quarantaine de tunnels creusés sous la frontière égyptienne, qui constitue le seul cordon ombilical de la bande de Gaza avec l’extérieur»(2). Pris dans une souricière, les Gazaouis se battent, démantèlent, sur plusieurs points, le mur qui longe la frontière avec l’Egypte sur 14 kilomètre(2). La question de la survie quotidienne se pose avec acuité aux 1,5 millions d’habitants de Gaza.


Pour avoir une idée du calvaire des Palestiniens, voici le témoignage du juge Dennis Davis, militant anti-apartheid, juif sud-africain, visitant la Cisjordanie occupé: «La présence de l’armée partout, ces fils d’attentes aux check-points, ces raids de soldats sont pour moi pire que l’apartheid. Cela ne fait aucun doute. C’est plus pernicieux, plus sophistiqué grâce aux ordinateurs, qui n’existaient pas à l’époque. Ce sont des méthodes déshumanisantes»(3). La situation est cent fois pire dans la bande de Gaza, qualifiée de «prison à ciel ouvert».


La police de Mahmoud Abbas se met également au service d’Israël: «La police palestinienne a dispersé sans ménagement un rassemblement à Hébron»(2). De son côté, l’armée israélienne a massé ses troupes et donne l’impression de préparer l’invasion de la bande de Gaza.


Par la bouche de Meir Sheetrit, ministre de l’intérieur, le gouvernement israélien ne cache plus son vrai objectif: «Le but de l’opération est de faire tomber le régime du Hamas»(4). Comme ses maîtres américains, spécialistes du changement de régime (irakien, afghan, etc.), le gouvernement israélien tente de faire tomber l’administration mise en place par le Hamas. La demande d’un arrêt des tirs de roquettes et d’obus de mortier n’est qu’un prétexte.


Le silence de l’équipe Obama sur l’agression israélienne et le voyage en France de Tzipi Livni, la chef de la diplomatie israélienne, laissent planer des hésitations à Washington. En effet, l’agression de Gaza est la continuation de la politique de Bush, avec les conséquences que l’on sait: affaiblissement et discrédit croissants des positions américaines et des alliés arabes, dont Mahmoud Abbas. Ceux-ci préparent ainsi involontairement un terrain favorable à la montée de l’islam politique au Moyen-Orient. C’est tout le contraire de la politique étrangère prônée par Obama, sous la pression de son entourage militariste. D’accord avec le bombardement, l’équipe Obama ne semble pas prôner la réoccupation de la bande de Gaza.


A quelques semaines de la passation des pouvoirs, Obama arrivera-t-il à s’imposer et à prendre le contrôle de la politique étrangère des Etats-Unis? Les jours à venir seront décisifs.


(1) Robert Baer, l’ancien chef de la CIA au Moyen-Orient - Le Nouvel Observateur- 18-24 décembre 2008.

(2) Le Monde du 30/12/08.

(3) Le Monde du 20-21/07/08.

(4) Le Monde du 31/12/08.